Genève, ville internationale, cosmopolite rayonne à travers le monde, en sa qualité de ville hôte de nombreuses institutions internationales. A l’excitation des premiers mois suivants l’installation, succède rapidement la désillusion de la fermeture combinée à l’opacité du marché du travail local.
Le premier obstacle est de comprendre comment fonctionne le marché de l’emploi, certes dynamique, mais verrouillé de l’intérieur. Et le second problème est que le nouvel arrivant n’est pas encore un contribuable du Canton, et est donc exclu de la plupart des programmes d’accompagnement.
Les difficultés rencontrées sont les suivantes :
- Absence de ressources coordonnées
- Problème de permis
- Réseautage
- Première expérience en Suisse
Absence de ressources coordonnées :
Le Canton de Genève, a mis en place le Bureau d’intégration des étrangers, et offre des services d’intégration de nouveaux arrivants par le biais de quelques organisations qui travaillent indépendamment les unes des autres, sans apparente coordination.
- Auprès de l’OCE, il y a la possibilité d’avoir un conseiller en emploi qui semble ne pas être formé à accompagner les titulaires de certaines catégories de permis (notamment le permis Ci).
- Auprès de la Cité des métiers, impossibilité de faire un bilan de compétences, il faut payer plus de 2000 CHF. Et de plus, le nouvel arrivant n’est pas admissible à la VAE
- Auprès de l’association Découvrir, il faut payer, par exemple, 2250 CHF, pour une offre de service qui n’est pas clairement définie.
Absence de ressources coordonnées :
Toute personne étrangère qui souhaite vivre en Suisse et y travailler doit obtenir un « permis de travail ». Ce permis de travail est délivré par les autorités cantonales. Les permis sont attribués en fonction de l’origine des ressortissants :
- Les ressortissants de l’Union européenne doivent justifier d’un emploi (par le biais d’un contrat de travail signé) ou d’une promesse d’embauche.[1]
- Les ressortissants extracommunautaires auront des difficultés à obtenir un permis de travail , car n’étant pas prioritaires sur le marché de l’emploi.
[1] https://www.travailler-en-suisse.ch/emploi-suisse/travailler-en-suisse
Réseautage:
Le réseautage est un élément clé pour votre réussite professionnelle. Un réseau convenablement développé vous permet d’accéder au marché « caché » qui représente les postes vacants non diffusés sur les sites d’emploi. Les études montrent qu’un employeur sera plus confiant de recruter une personne qui lui aura été présentée par un de ses salariées.
La méconnaissance des techniques de réseautage en Suisse a pour conséquence un découragement et un sentiment de perte de temps.
Première expérience en Suisse :
Il est difficile d’être recruté en Suisse sans avoir une première expérience Suisse. Il existe néanmoins des programmes comme le programme PPE+(le Programme d’expériences professionnelles dans l’économie sociale et solidaire) qui permet d’acquérir une première expérience à travers des stages ou missions de courtes durées. Mais ce programme n’est disponible que pour les contribuables de la ville de Genève.
Proportion de ressortissants qui se sont installés en Suisse en 2012 (hors frontaliers), selon la nationalité
Source : Office fédéral de la Statistique – chiffres 2012
Conclusion
La recherche d’emploi pour non Suisse est une question d’information, de bon sens, d’organisation, mais aussi de chance. La difficulté est aggravée par la forte compétition due à la relative opulence Suisse, la culture de défiance locale envers les étrangers qui ne permet pas de mettre en place de solutions politiques efficaces d’accompagnement. Toutefois, l’actualité relative à la pénurie de main-d’œuvre offre une occasion d’intégrer ces habitants genevois très souvent qualifiés, car l’intégration économique est un accélérateur d’intégration sociale. Ne faut-il pas saisir cette opportunité ?
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