Avec l’explosion des citernes d’hydrocarbures, l’état islamique voulait semer la terreur à Genève. Les services de renseignement de la Confédération, alertées par leurs homologues américains, ont réussi à éviter la catastrophe.
En ce climat de psychose générale lié à la pandémie du Coronavirus, l’information aurait pu passer presque inaperçue. Mi-février, le quotidien « Le Temps » a révélé qu’un attentat planifié par une cellule genevoise de l’État islamique et visant les 120 citernes de Vernier, contenant 300 millions de litres de carburant, a été déjoué le printemps dernier. Les conséquences auraient pu être catastrophiques si on pense à la proximité de ces dernières avec les zones résidentielles logeant plus de 35 000 habitants et les principaux axes de transport de Genève, dont l’aéroport, où chaque année transitent plus de 18 millions de passagers.
D’après une enquête approfondie du journal lausannois, en août 2018 les services de renseignement américains auraient transmis aux services de renseignement de la Confédération (SRC) des informations cruciales obtenues par les combattants de l’Etat Islamique en Syrie et grâce auxquelles l’attentat a pu être déjoué. Les vraies raisons pour lesquelles l’opération criminelle n’a pas abouti restent inconnues même si certains attribuent cela à l’affaiblissement de DAECH au printemps dernier.
Le plan diabolique aurait été pensé et planifié par Daniel D., connu également sous le nom de Abu Ilias al-Swisri, considéré aujourd’hui le djihadiste suisse le plus dangereux.
L’homme, originaire de la cité de Lignon, âgé de 25 ans est détenu depuis juin 2019 dans une prison du Kurdistan Syrien. Interrogé par les services de renseignement, il nie toute implication avec l’attentat. Considéré par ses concitoyens comme un jeune homme très sociable et gentil, il se converti à l’Islam en 2013 et commence à fréquenter la mosquée du Petit-Saconnex. C’est ici qu’en Daniel D. rencontre les deux autres suspects, P.F. et Ramzi. Ensemble ils partent en pèlerinage à la Mecque et en 2015 ils décident d’intégrer les files de l’Etat Islamique (EI) en, une fois formés au combat, le groupe chargé des opérations extérieurs. Cet évènement montre que la menace terroriste est belle et bien présente sur le territoire helvétique et que de citoyens radicalisés partie combattre en Syrie sont aujourd’hui de retour et prêts à semer la terreur là où autrefois ils faisaient du vélo.
Á la suite de ces événements, les questions sur les risques sécuritaires et environnementaux liés à ces énormes citernes pleines d’hydrocarbures, des vraies bombes à retardement, refont surface. Selon la Maire de Vernier, Marie Staub, qui souhaite depuis quelques années déloger la zone, le problème ne pourra pas être réglé sur le court terme puisque la compétence n’est pas communale et les sociétés pétrolières propriétaires ne sont pas prêtes à investir d’importantes sommes d’argent afin d’enterrer ou déplacer les citernes.
Stéphane Valente, ancien président du conseil municipal de Vernier, interviewé par la chaine Léman bleu, déclare que à ce jour aucune mesure supplémentaire a été mise en place pour protéger le site et insiste sur le fait que l’installation de Blandonnet devrait et pourrait être arrêtée avec une simple décision cantonale.
Les citoyens inquiets attendent une prise de position rapide de la parte des autorités compétentes.Quoi que les autorités décident, les Genevois auront peut-être du mal à trouver leur sommeil dans les mois à venir et en regardant les géants en béton, ils repenseront à cet attentat déjoué.
Serena, Katia et Virginie
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