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Le projet de loi a été accepté par le peuple en 2018.

Le projet de loi prévoit une obligation pour les cantons de construire des pistes cyclables. Les cantons auront la liberté de décider eux-mêmes de l’aménagement concret du réseau. La confédération pourra également réaliser des pistes cyclables sur les terrains qui lui appartiennent par exemple au niveau es jonctions routières.

Le long de la route du col du Gothard, entre Göschenen et Andermatt une piste a été réalisé.

Sous certaines conditions, la confédération pourra mettre à disposition des terrains. Elle pourra également soutenir les organisations privées spécialisées.

Le projet de loi sur les pistes cyclables s’inspire de la loi sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre mais les règles concernant les pistes cyclables ne sont pas intégrées à cette dernière, le trafic cycliste est important et les exigences sont différentes.

La pratique du vélo connait une popularité croissante. De plus en plus de personnes utilisent des bicyclettes électriques pour se rendre au travail. La petite reine gagne aussi en importance face aux transports publics bondés et aux bouchons sur les routes. Les voies cyclables contribuent non seulement à désenchevêtrer le trafic, mais aussi à accroître la sécurité routière. Les problèmes de cohabitation avec les automobilistes sont réduits

En Suisse, Genève fait figure d’exception émise sur la mobilité douce pour faire face au coronavirus. Car les restrictions sanitaires empêcheront les transports publics d’assumer leur charge. Quant au trafic motorisé, il est déjà saturé en temps normal. La ville du bout du Lac propose un plan présenté comme ambition : réserver pendant deux mois des voies de circulation aux cyclistes. Environ sept km, aux dires de la tribune de Genève.

Au total, ces aménagements provisoires nécessiteront la suppression de près de 50 places de stationnement pour les voitures, une trentaine pour les deux deux-roues motorisés et une quinzaine pour les vélos.

Patrick Rérat est professeur de géographie, il a mené une recherche sur la pratique utilitaire de la bicyclette en Suisse avec 14000 pendulaires vélo. Il explique les raisons de la faible part de la petite reine dans les déplacements.

Si on observe la pratique du vélo dans différents pays, on relève la corrélation entre les infrastructures garantissant la sécurité du cycliste et la pratique du vélo. Aux Pays-Bas, par exemple, on parle des infrastructures 8-80, car elles sont conçues pour cette large tranche d’âge.

En Suisse, les villes qui ont les meilleures pistes cyclables sont Bâle et Berne, la encore, c’est l’endroit ou l’on retrouve le plus de cycliste. Le lien est donc assez clair, pour augmenter la pratique utilitaire du vélo, il s’agit d’assurer une bonne cohabitation avec le trafic routier.

Quand Genève perd les pédales, les pistes cyclables changent de couleur. Mercredi, les citoyens de la République, pourtant rompus aux incongruités, ont découvert des voies pour vélos repeintes en rose, une teinte peu officielle. Un clin d’œil des mouvements féministes ? Non pas. Selon l’ancien conseiller administratif Rémy Pagani, c’est bien le fait de la ville de Genève, soucieuse de différencier les axes pour vélos déployés provisoirement en leur donnant « la couleur Covid ». Ceux-là mêmes qui ont déclenché une nouvelle guerre des transports, à peine le début de la fin de la crise entrevue.

Le psychodrame enflamme le bout du lac depuis le 12 mai, après que le conseiller d’Etat PDC chargé de la mobilité, Serge Dal Busco, eut installé 7 kilomètres de pistes cyclables provisoires par arrêté, de concert avec la ville de Genève. Et peut-être même plus : « Au début de la crise, les services de Serge Dal Busco voulaient fermer des rues au hasard, explique Rémy Pagani, d’Ensemble à gauche. J’ai trouvé que cela n’allait pas et j’ai proposé au ministre de reprendre les travaux commencés sur les boulevards à vélos, entrepris sur mandat du Conseil municipal, et de les mettre en œuvre tout de suite »

Polémique autour des bandes cyclables provisoires :

Des bandes cyclables divisent Genève. Mis en place par le canton, ces aménagements provisoires veulent favoriser la mobilité douce en cette période de post-confinement. Les distances sanitaires ne pouvant être garanties tout le temps dans les transports publics, les autorités craignent en effet une trop grande utilisation de la voiture.

La chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) est montée au créneau la semaine passée. Elle reproche au canton et à la Ville de Genève d’avoir agi sans concertation avec les associations économiques et les représentants de la mobilité individuelle.

Selon la CCIG, les voies réservées aux cyclistes, notamment sur le pourtour de la rade, provoquent des embouteillages et paralysent la circulation à un moment où l’économie du canton reprend timidement après avoir été fortement ralentie à cause de la pandémie de Covid-19.

Du côté des partisans des nouveaux aménagements cyclables, la mobilisation est aussi en marche. Actif- trafic a lancé une pétition pour soutenir l’initiative du canton et de la Ville de Genève. Cette pétition a dépassé les 6000 signatures en quelques heures seulement, souligne l’association qui défend une mobilité décarbonée.

Actif-trafic estime que les autorités genevoises doivent poursuivre leurs efforts en équipant d’autres tronçons, notamment sur des routes pénétrantes au centre-ville et de faire de ces bandes provisoires de véritables pistes cyclables. Et de rappeler que d’autres villes se sont déjà lancées dans cette politique.

Andreia Lopes

Katia José

Tania Magalhães

Marlene Palmeira